Entraide Fibromyalgie Ouest ( E.F.O. 35)
La Bouscatine
Publié le 7 octobre 2010 par Entraide Fibromyalgie Ouest
Pour ce qui me concerne, je vais commencer par les conséquences de ma fibromyalgie sur ma vie.
- j'ai dû "casser" mon contrat de travail avec mon employeur pour ne pas qu'il "ait ma peau" sur les conseils de mon avocate. Cette rupture de contrat a été faite dans la mesure où j'envisageais mon "licenciement aux torts de mon patron"
- j'ai fait une très grave dépression
- mon amie m'a quittée ne me comprenant plus
- j'ai dû donc déménager car je ne pouvais plus assumer à moi toute seule la maison en location que nous avions
Je ne vous parle pas dans le détail de la descente aux enfers pour ce qui concernait l'état de mes finances (demi-salaires et autres petites choses agréables...)
Mais ce qui m'a fait le plus souffir dans mon entreprise c'est le comportement de mes collègues : tu as toujours un "pet en travers", on me considérait comme fainéante voire "tire au flanc", on considérait qu'on ne pouvait plus compter sur moi et la cerise sur le gâteau, j'ai été "déclassée" c'est à dire qu'on m'a donné un poste "subalterne" mais très stressant (standard et caisse)
La conséquence pour moi, c'est que j'ai perdu confiance en moi et j'en arrivais à penser que je n'étais plus "bonne à rien faire", que j'étais devenue incompétente...
La souffrance la plus vive a été quand j'ai découvert pour la première fois ce qu'était la dignité humaine ; ILS AVAIENT ATTEINT A MA DIGNITE !!! Ce fut insupportable, une douleur psychique insurmontable qui a bien failli me détruire complètement.
C'est cela, j'étais détruite.
Le comportement de mon directeur était simple : je n'existais pas, j'étais transparente, il ne me voyait pas, ne me disait jamais bonjour ni merci, j'étais un meuble ou une plante posée là et qui s'étiolait de jour en jour.
Le comporterment de mes collègues : à part deux ou trois qui m'ont supportée jusqu'à leur limite pour ne pas subir à leur tour les mêmes tourments et surtout la menace d'un avertissement voire d'un licenciement, tous les autres ont "ignoré" ou n'ont pas "voulu voir" ce qui était pourtant criant : mon harcèlement moral quotidien car pour eux, je ne servais plus à rien (et pourant la médecine du travail avait signalé mes douleurs et ma grande fatigue, ils n'en ont tenu aucun compte).
Il y a même un collègue-amie (et oui !) qui a témoigné en ma défaveur en écrivant une lettre remplie d'horreurs à mon sujet.
Je crois qu'à partir de ce jour je n'ai plus jamais cru en l'humain ; ma confiance est toute relative. Mais quand je l'accorde, elle est solide, je vous rassure !
Pour terminer, mon entourage m'a encouragé à poursuivre mon employeur au Prud'hommes et malgré ma peur-panique, je l'ai fait et J'AI GAGNE (à cause du déclassement, pas à cause du harcèlement) et ma rupture de contrat est donc devenue un licenciement abusif aux torts de mon employeur.
Ne jamais les lâcher, tenir bon et surtout s'entourer de gens qui peuvent vous aider, non seulement pour vos droits, mais aussi pour maintenir votre moral positif et vous aider quand vous avez envie de tout lâcher.
Courage et tenez bon !
La Bouscatine